Plan de l’article
En cette fin d’année, Greyparrot nous livre les tendances 2024 du recyclage. Leader mondial de l’analyse des flux déchets par l’intelligence artificielle (IA) en centres de tri des déchets à travers le monde et comptant plus de 170 unités installées dans 55 centres, Greyparrot collecte et analyse à ce jour les données de tri des déchets dans plus de 20 pays en Europe (France, Royaume-Uni, Espagne, Italie…), Asie (Corée du Sud) et Amérique du nord (Canada, USA).
En 2024, Greyparrot a analysé plus de 40 milliards de déchets et atteint un rythme record d’analyse, à plus de 1200 déchets analysés par seconde.
Les résultats de son activité ont récemment été présentés lors d’une interview accordée au magazine Recycling Today. Nous en avons extrait et synthétisé les principaux enseignements pour vous proposer un aperçu des tendances et des données clés du secteur du recyclage en 2024, selon les données analysées par Greyparrot.
Le recyclage du plastique reste une priorité
Selon une étude de l’ONG EA – Earth Action, citée par Greyparrot dans l’interview, 220 millions de tonnes de déchets plastiques ont été générées cette année avec une augmentation de 7% par rapport à l’année 2021. Bien que la réduction à la source et la réutilisation soient les stratégies les plus efficaces pour limiter ces déchets, le recyclage reste aujourd’hui l’étape ultime pour éviter que le plastique ne finisse en décharge ou dans la nature.
Selon le rapport sur les tendances 2024 du recyclage, les unités Greyparrot Analyzer ont détecté plus de 6 milliards de bouteilles en polytéréphtalate d’éthylène (PET). C’est la catégorie de matériaux entrants la plus présente dans les installations de recyclage équipées par Greyparrot. Hors, malgré que le matériau PET soit le plus présent dans les flux entrants, elle ne fait pas partie du top 3 des matériaux présents en ligne de refus de tri, ce qui indique une très bonne recyclabilité.
Cette performance met en lumière l’impact écologique positif du recyclage du PET (le rPET), qui permet de réduire de 79% l’empreinte carbone par rapport au PET dit « vierge », étant lui même directement issu de la production chimique à base d’hydrocarbures).
Selon Greyparrot, c’est une indication importante pour les producteurs d’emballages qui doivent maximiser leurs efforts sur la recyclabilité plutôt que de se reposer sur la Responsabilité Elargie du Producteur (REP) et éviter les taxes sur les emballages en plastique en utilisant davantage de rPET. Toutefois, 35 000 tonnes de plastiques recyclables ont été identifiées sur les lignes de refus, notamment des emballages en plastique transparent et plus de 7 milliards d’objets en film souple, reconnu pour sa difficulté de tri.
Des nouvelles positives pour le métal et le verre
En 2023, les métaux recyclables ne représentaient que 3 % des lignes de refus contrôlées par Greyparrot, un chiffre cohérent avec les taux de recyclage mondiaux qui dépassent les 73 % dans les régions comme l’Europe. Cette proportion a encore diminué en 2024, atteignant 2,5 %, notamment grâce à la détection de plus de 2 milliards de canettes en aluminium.
Le verre était encore moins présent, ne représentant que 1 % des matériaux non recyclés.
Greyparrot interprète cette rareté du verre et du métal dans les lignes de refus comme un message destiné à plusieurs parties prenantes :
- Pour les centres de tri : cela suggère qu’une source de revenus importante pourrait être affectée par la mise en place éventuelle de systèmes de consigne sur les bouteilles, en particulier lorsque les bouteilles en PET, déjà largement récupérées, sont également ciblées. L’entreprise indique que, pour compenser cet impact, un tri plus efficace, maximisant le rendement pour le PET, le verre et le métal restants, sera essentiel.
- Pour le régulateur : les systèmes de consignes ciblent souvent des matériaux déjà bien recyclés. Une réglementation axée sur les films plastiques souples ou la production de plastique vierge pourrait avoir un impact plus significatif.
- Pour les marques et les producteurs d’emballages : cela met en lumière deux matériaux d’emballage généralement bien collectés et recyclés.
Des opportunités pour les papiers-cartons
Les papiers et cartons représentent 56 % des matériaux envoyés en décharge ou en incinération par les centres de tri analysés. Selon Greyparrot, cette situation constitue une opportunité majeure pour réduire les émissions de CO2 et réaliser des économies.
« Chaque tonne de papier détournée de la décharge permet d’économiser une tonne d’équivalent CO2 », précise l’entreprise. En outre, les centres de tri pourraient réduire leurs frais en certifiant la proportion de papiers et cartons dans les déchets destinés à l’incinération, notamment dans un contexte de réglementation accrue sur les émissions.
Le rapport de Greyparrot sur les tendances du recyclage en 2024 met en lumière des progrès encourageants dans le recyclage des plastiques, des métaux et du verre, mais aussi des défis à relever pour mieux exploiter des flux de matériaux à fort potentiel, comme les films plastiques souples et les papiers-cartons.
L’entreprise appelle à une optimisation des systèmes de tri pour répondre aux exigences croissantes des réglementations et maximiser la réutilisation des ressources. Cette transition constitue une feuille de route pour les centres de tri, les autorités de réglementation et les entreprises, leur permettant de minimiser l’impact environnemental des déchets tout en valorisant au mieux les matériaux collectés.
Pour aller plus loin
Greyparrot, la technologie d’analyse des déchets qui bouscule le secteur du recyclage. Dans une industrie du recyclage où l’optimisation des processus de tri et l’efficacité opérationnelle sont devenues clé, la technologie d’analyse des déchets développée par Greyparrot se distingue par sa précision et sa capacité à interpréter les données de manière pratique. Conçu pour maximiser la valorisation matière des déchets en centre de tri, le Greyparrot Analyzer s’impose comme une solution innovante capable d’optimiser le processus de tri (et dont sa performance et sa rentabilité) et transformant la manière dont les centres de traitement suivent leur production.
Etudes de cas Greyparrot. Plus qu’un produit d’IA : un partenaire d’analyse opérationnelle des déchets. Quelques retour d’expériences clients et études de cas.
Le nouveau rôle de l’intelligence artificielle dans la gestion des centres de tri. Face à ce défi opérationnel, la France porte un programme ambitieux de modernisation de ses centres de tri des déchets issus de la collecte sélective, dans le but d’en accroître à la fois la capacité (quantité traitée) et la performance (qualité de tri). Plus de la moitié des centres dédiés à ces déchets sont aujourd’hui en grande partie automatisés et capables de traiter divers types d’emballages, grâce à des technologies de pointe. Cependant, sans pilotage par des données fiables, l’automatisation ne garantit pas toujours une amélioration de la qualité du tri.