Volvic et Evian : des bouteilles en plastique qui se recyclent (un peu) mieux que les autres 

·

,

Chaque jour, plus de 36 millions de bouteilles en plastique sont achetées en France soit 25 000 par minute. En 2024, le Polytéréphtalate d’éthylène (PET), matière plastique utilisée pour la majorité de ces bouteilles, a représenté le plus important flux détecté dans les centres de tri, selon la société d’analyse en continue Greyparrot. Malgré le fait que le tri soit calibré pour capter un maximum de ces emballages, toutes ces bouteilles ne sont pas triées et recyclées avec la même efficacité.  

En France, le taux de recyclage des emballages plastiques ménagers stagne entre 22 et 27 % selon les sources, bien loin des objectifs fixés par la loi AGEC. Or, dans un contexte où l’on cherche à doubler la part de matières recyclées dans l’économie d’ici 2030, l’amélioration de la recyclabilité des emballages devient une priorité stratégique. 

Volvic et Evian : des performances au-dessus de la moyenne 

Une étude publiée en juillet 2025 par Greyparrot révèle que les bouteilles de Volvic et Evian affichent de meilleures performances que la moyenne du secteur pour ce qui est de leur tri dans les centres de recyclage.  

En analysant leur passage dans six centres de tri situés au Royaume-Uni et aux États-Unis, la technologie Deepnest (plateforme permettant aux producteurs et metteurs sur le marché de suivre la performance de recyclabilité de leurs déchets, ndlr) a permis d’établir deux indicateurs clés :  

  • Taux de récupération : 93,5 % (vs. 91,6 % pour la moyenne des bouteilles transparentes ou bleu clair en PET) 
  • Pertes résiduelles : seulement 5,5 % (vs. 13,4 % pour la moyenne) 

À l’échelle du Royaume-Uni, si toutes les bouteilles affichaient la performance d’Evian ou de Volvic, ce sont près de 360 millions de bouteilles supplémentaires qui pourraient être recyclées chaque année. Un gain considérable pour la circularité du plastique. 

Qu’est-ce qui rend une bouteille plus “recyclable” qu’une autre ? 

Contrairement à une idée reçue, la matière première (PET) ne suffit pas à garantir une bonne recyclabilité. Plusieurs paramètres entrent en jeu, notamment : 

 – La forme : une bouteille qui se déforme trop facilement ou qui s’écrase mal perturbe les équipements automatisés. 

 – La couleur : les bouteilles transparentes ou légèrement bleutées sont mieux détectées que celles aux teintes opaques. 

 – L’étiquette : si elle est trop grande, difficile à enlever, ou si elle utilise une matière non compatible, elle diminue le taux de tri. 

 – Le contraste visuel : un bon contraste entre la bouteille et l’étiquette facilite la reconnaissance par capteurs optiques. 

C’est sur ces détails que les marques comme Evian ou Volvic font la différence. Leur conception est pensée pour être compatible avec les systèmes de tri, ce qui augmente le taux de recyclage effectif. 

Un levier d’écoconception à généraliser 

L’exemple de ces deux marques démontre que l’écoconception peut améliorer significativement la recyclabilité réelle des produits, sans nécessairement bouleverser la chaîne industrielle.  

La directive européenne sur l’écoconception des emballages impose déjà une meilleure prise en compte de la recyclabilité. En France, Citeo, l’éco-organisme des emballages ménagers, encourage aussi les bonnes pratiques en modulant les éco-contributions selon des critères techniques de recyclabilité.  

Cependant, les initiatives restent encore trop peu systématisées. Les entreprises françaises du recyclage peinent à trouver des débouchés stables pour les matières plastiques issues du tri. Une meilleure homogénéité des formats, et un engagement plus fort des metteurs en marché à suivre les recommandations d’écoconception, permettraient de structurer une filière plus robuste. 

Pour aller plus loin

NextWaste. Recyclabilité : les données des centres de tri au cœur de la conception des emballages. Entre l’augmentation des réglementations européennes, les attentes sociétales et la nécessité de préserver les ressources, les emballages doivent être pensés autrement. Aujourd’hui, une chose est claire : la recyclabilité ne se décrète plus, elle se mesure. Et cette mesure commence dans un lieu souvent négligé : les centres de tri.   

Les nouveaux standards du recyclage : la traçabilité ne se joue plus à l’aveugle. 

L’économie circulaire n’est plus un concept, c’est une urgence ! L’épuisement des ressources, la flambée des matières premières et les nouvelles réglementations européennes imposent un changement de modèle. Et ce modèle repose sur un pilier aussi invisible que stratégique : la traçabilité des matériaux recyclés. 

Les médias en parlent 

Deepnest de Greyparrot, plateforme IA de pistage des emballages. Recyclage et Récupération. Greyparrot, fournisseur britannique de portiques d’analyse et de caractérisation au service des centres de tri, veut adresser aux metteurs en marché un outil de traçage de leurs emballages.
 
Grâce à l’IA, Deepnest renseigne sur la recyclabilité des emballages. Usine Nouvelle. Greyparrot, le spécialiste de l’analyse des déchets par intelligence artificielle, lance une plate-forme qui peut fournir des données de terrain sur le devenir réel de leurs produits.

Blog NextWaste - Articles sur l’industrie du recyclage

Nos derniers articles sur l’industrie du recyclage.