Plan de l’article
Derrière les tapis roulants et les pinces robotisées d’un centre de tri, se cache une mécanique complexe : logistique fine, risques humains, aléas de production… et trop souvent, un rendement loin du plein potentiel. Dans ce contexte, les opérateurs explorent de nouvelles voies pour rendre leurs installations plus sûres, plus performantes… voire autonomes. Une illusion ? Pas si sûr.
Du tri automatique au tri intelligent : le futur est déjà là
L’automatisation des centres de tri ne date pas d’hier. Ce qui change aujourd’hui, c’est la maturité de technologies capables non seulement d’exécuter, mais aussi d’apprendre, d’analyser et d’anticiper. On parle désormais de centres de tri “nouvelle génération” » où capteurs, IA, robotique et plateformes connectées interagissent pour optimiser le tri en temps réel, sans dépendre d’une surveillance humaine continue.
Leur promesse ? Un tri plus précis, capable de s’adapter aux flux hétérogènes, de garantir la qualité des matériaux valorisés, de réduire les erreurs humaines… et de repositionner l’humain à un rôle plus stratégique, moins exposé, plus qualifié.
L’intelligence artificielle en action
Aujourd’hui déjà, plusieurs briques technologiques transforment concrètement le tri en France :
- Des caméras embarquées dans les camions identifient les erreurs de tri quartier par quartier, permettant un ciblage fin des campagnes de sensibilisation.
- Des stations de caractérisation automatisées analysent la composition des déchets entrants en quelques secondes.
- Des capteurs et systèmes d’IA analysent en continu les flux sur convoyeur, identifiant matériaux, formes, couleurs et anomalies (textiles, seringues, batteries, DEEE, bouteilles de gaz…).
- Des bras robotisés, comme ceux de Waste Robotics, sont pilotés en temps réel pour extraire les indésirables ou valoriser des matériaux spécifiques avec une précision inégalée.
Résultat : plus de sécurité pour les opérateurs, une meilleure qualité des matières premières issues du recyclage (MPR), et un système plus résilient aux fluctuations des flux.
Un levier stratégique pour l’économie circulaire
Mais la véritable révolution, c’est l’exploitation de la donnée. Grâce aux plateformes connectées, les centres de tri peuvent désormais piloter leur activité en s’appuyant sur des données fines et en temps réel. Objectif : augmenter à la fois la quantité et la qualité de matière triée.
Un centre de tri 100 % autonome, sans opérateurs humains, est aujourd’hui une fiction. Mais des centres “semi-autonomes”, avec des lignes principales équipées de l’IA et robotisées et un personnel de supervision et maintenance, pourraient devenir la norme d’ici 2030.
Un centre de tri serait donc un levier de transformation pour toute la filière :
- Valoriser plus : même dans un contexte de flux irréguliers ou dégradés.
- Réduire la pénibilité : en transférant les efforts humains vers des tâches de supervision ou de maintenance.
- Améliorer le ROI des équipements : en réduisant les arrêts et en optimisant les rendements.
- Répondre plus vite aux exigences réglementaires : notamment celles des éco-organismes et des collectivités.
Prendre une longueur d’avance
Dans un contexte de raréfaction des ressources, de pression réglementaire, les centres de tri capables de produire et exploiter des données fiables, précises, en temps réel, disposeront d’un avantage concurrentiel. Ils contribueront ainsi à faire émerger une industrie du recyclage plus rentable, plus résiliente… et plus ambitieuse.
Pour aller plus loin
Webinaire « Données en continu, performance en hausse : comment EMC48 transforme son tri grâce à Greyparrot » . 📅 04 septembre 2025 – 11h00 – Inscription gratuite et accès au replay
Vers un recyclage prédictif : exploiter les données en temps réel pour anticiper les flux et maximiser la rentabilité. NextWaste. Les filières de recyclage font face à un double défi : une diversité croissante des types de déchets et une variabilité forte de leurs volumes. Cette imprévisibilité complique la planification des opérations logistiques, surcharge les centres de tri en période de pics, ou au contraire, laisse des chaînes de traitement sous-exploitées. À cela s’ajoute la nécessité d’adapter les processus en temps réel aux évolutions des flux : un afflux de plastiques durs non prévus, un pic de déchets électroniques post-fêtes, ou encore un changement dans la composition des emballages. Résultat : des pertes économiques, une valorisation sous-optimale, et une empreinte environnementale accrue.
Les médias en parlent
LES CENTRES DE TRI PASSENT SOUS IA. Recyclage & Récupération. L’intelligence artificielle (IA) est au cœur des transformations de la gestion des déchets, et il existe de nombreux cas d’usages tant en amont, pour l’optimisation de la collecte et de la logistique, qu’en aval, pour l’optimisation des capacités de tri, la caractérisation des déchets, la maintenance prédictive, l’aide au pilotage des installations… Autant de nouvelles possibilités offertes aux exploitants de centres de tri pour répondre à un marché du recyclage en perpétuelle transformation, avec des flux d’entrée qui varient, des exigences de filières qui évoluent et des conditions économiques imprévisibles. Tour d’horizon des derniers développements de l’application de l’IA dans les centres de tri.
NextWaste et Greyparrot unies pour le meilleur. Mat Environnement. Les 26 et 27 novembre derniers, les visiteurs de l’édition 2024 du salon Pollutec Paris ont notamment eu l’occasion de découvrir une technologie novatrice d’analyse en temps réel des flux de déchets venue tout droit du Royaume-Uni : Greyparrot Analyzer. Conçue par l’entreprise londonienne éponyme, la solution est distribuée en France depuis le printemps dernier grâce à un partenariat stratégique noué avec l’intégrateur et distributeur français NextWaste, spécialiste des éco-innovations destinées au secteur du recyclage et de la gestion des déchets.